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BCE: lutter contre l'inflation, coûte que coûte. Mais quels impacts sur les marchés, notamment immobiliers?

  1. Depuis décembre dernier, la Banque Centrale Européenne s'est engagée sur la voie de la normalisation de sa politique monétaire. Cette nouvelle orientation était motivée par la lutte contre un environnement déflationniste : les prévisionnistes anticipaient une inflation de 1,6% pour 2022, alimentée par le maintien d'un écart persistant entre demande faible et des forces structurelles portant les chocs d'offre positifs (mondialisation et numérique).  

Mais aujourd'hui cette perspective est bousculée par un nouvel environnement économique, sans aucune relation avec la période pré-covid marquée par cette inflation faible (environ 1,1% depuis 2012). Autrement dit, aujourd'hui, les conditions qui prévalaient dans la nouvelle stratégie de la BCE, évoquée à la fin de l'année 2021, ont nettemment changé.

Quatre raisons, quatre chocs combinés, ont modifié le scénario, portant l'inflation à des niveaux records : 

1. tout d'abord, une série de chocs sur les prix des intrants et prix alimentaires, 

2. deuxièmement, des chocs au niveau de la demande (stimulée par les politiques de relance) et de l'offre (limitée par la lenteur de la reprise de la production) de biens industriels, se traduisant par une inflation record de ces biens,  

3. le choc de la réouverture des économies après des périodes de blocage qui a déclenché une rotation rapide de la demande vers le secteur des services. Or, ces derniers ont connu des difficultés à trouver du personnel assez rapidement pour répondre à la demande croissante, entraînant une hausse de l'inflation dans le secteur des services, 

4. enfin, la guerre en Ukraine qui pose la question structurelle des chaînes d'approvisionnement ainsi que la dépendance à l'égard d'acteurs inamicaux. 

Cette combinaison s'est traduite par des pressions inflationnistes : l'inflation a bondi à 7,5% en mars et devrait se situer autour de 6,7% en moyenne en 2022 selon Société Générale CIB. Et à plus long terme, les prévisinnonistes et les analystes relèvent leurs anticipations d'inflation par rapport à leur plancher pré-pandémique : nous devrions désormais nous attendre à une inflation d'au moins 2% sur le long terme. 

Cette nouvelle donne pousse la BCE a choisir le camp de la flexibilité : même si le calendrier de la normalisation de la politique monétaire est maintenu, avec un coup d'accélérateur dès le troisième trimestre 2022, dans le but de sortir du terrain des taux négatifs, il a été décidé que les variables devront malgré tout s'ajuster, jusqu'à atteindre le le "neutral rate of interest" (ie. le taux d'intérêt qui permet de maintenir l'inflation stable et un niveau de demande assurant le plein emploi de manière non inflationniste).

Cependant, toujours selon la BCE, ce "taux neutre" est inobservable et dépend de nombreux facteurs. En d'autres termes, nous saurons si nous l'avons atteint seulement quand nous y serons. C'est pourquoi la BCE considère comme important de se laisser la possibilité d'optimiser la trajectoire en fonction de l'évolution des variables clés. La BCE estime que, même si les taux sont programmés pour une remontée dès le T3 2022, il semble judicieux d'avancer étape par étape, en observant les effets sur l'économie et les perspectives d'inflation à mesure que les taux augmentent. 

Mais dans ce contexte mouvant, sans véritable information solide sur la progression des taux ex-ante, les acteurs de l'économie réelle semblent dépourvus. Car dans ce cas, comment anticiper l'évolution des marchés et en particulier immobiliers, tellement attachés à l'évolution des taux directeurs comme base de la structuration des prix ? Comment progresser dans cet environnement de normalisation de la politique monétaire elle-même basée sur des orientations flexibles, en fonction de l'évolution de l'économie ? 

Les marchés restent dans le flou sur cette trajectoire à venir des taux euros et les investisseurs s'interrogent désormais clairement sur l'impact de cette politique dans leurs capacités d'investissement. Enfin, dans un environnement de taux élevés, quelles actions les investisseurs devront-ils mettre en place sans que cela soit au détriment de la rentabilité des projets ? Des projets qui, dans le cas de resserrement des crédits, devront se réaliser de manière différente. 

Today, the conditions facing monetary policy have changed markedly. Three shocks have combined to push inflation to record highs.