« Trillion Dollar Coin » : quèsaco ?
Selon plusieurs économistes américains, il suffirait à l’administration Biden de fabriquer et de déposer à la Banque Centrale une pièce de monnaie en platine de 1 000 milliards de dollars pour empêcher le défaut de paiement des Etats-Unis.
Un défaut de paiement qui est en train de passer d’issue farfelue à réalité crédible tant les négociations patinent et alors que les positions se durcissent entre Républicains et Démocrates.
Ainsi, l’horizon d’un compromis au Congés, pourtant nécessaire avant le 1 juin, s’éloigne. C’est pourquoi certains militent, à commencer par Paul Krungman, Prix Nobel de l’Economie, pour cette solution dont la concrétisation profiterait du vide juridique qui règne autour du platine, là où l’or et l’argent sont beaucoup plus encadrés depuis 1997.
Ce « Trillion Dollar Coin » permettrait ainsi à l’administration Biden de se donner un peu d’air au-delà du 1er juin, en cas de défaut d’accord. Un outil pour échapper au chantage de la dette et court-circuiter le vote des parlementaires.
Mais ne serait-ce pas là un coup de canif dans les institutions américaines ? Plus que le risque d’inflation que cela ferait peser sur l’économie américaine, c’est l’affaiblissement du Congrès dans une Amérique fracturée qui représenterait un danger pour elle-même et pour les équilibres géopolitiques.
Sans oublier les institutions financières. Car formuler cette idée un peu surréaliste de « Trillion Dollar Coin » revient à mettre en lumière tout le danger de cette négociation et le risque si elle n’aboutit pas.
Le système financier international en serait bouleversé : le défaut des Etats-Unis ferait basculer le bond du trésor américain, fondement du système monétaire international, dans la catégorie d’actif risqué…. Et comment fonctionner dans un monde privé d’actif sans risque ? La déflagration risquerait d'être totale.