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Les nouveaux acteurs du rail : une bouffée d'oxygène pour les territoires (ou la concurrence au service de l'aménagement)

Force est de constater que l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire voyageur patine.

La timide initiative depuis un an de Trenitalia sur la liaison Paris - Lyon (2 trajets par jour, puis 5 depuis octobre 2022) va enfin être accompagnée par l'Espagnol Renfe qui s'intéresse aux sillons Barcelone - Lyon et Madrid - Marseille. Toutefois, le projet ibérique est encore modeste puisqu'il s'agit à ce stade d'organiser des tests pour valider une éventuelle offre qui serait mise sur le marché courant 2023. 

Mais si la pusillanimité des géants du ferroviaire à venir se frotter au quasi-monopole de la SNCF donnerait l'impression que le projet européen d'élargissement de l'offre en transport s'embourbe, de plus petits acteurs ont saisi la balle au bond et s'attaquent à ce marché... par ses angles morts. 

Ainsi, alors que la SNCF avait jusqu'à très récemment délaissé quasi-totalement l'offre de nuit, la jeune compagnie MidnightTrains, emmenée par son fondateur Adrien Aumont, trublion du monde de la #fintech avec sa précédente aventure chez KissKissBankBank, entend dépoussiérer ce monde en proposant un concept "d'hôtel-restaurant sur le rail" au "prix d'un billet easyjet" selon les promoteurs du projet. 

C'est justement le marché européen de l'offre aérienne low-cost que vise la jeune compagnie qui souhaite concurrencer en surfant sur les objectifs décarbonés d'une majorité grandissante de la population, en particulier chez les jeunes actifs. L'avantage du porte à porte ou encore le caractère central des gares sont d'autres atouts avancés pour MidnightTrains qui vise un lancement début 2025. 

2025 c'est aussi l'ambition d'un autre projet, Le Train Voyage, une compagnie ferroviaire charentaise qui souhaite également s'engouffrer dans les délaissés de la SNCF : cabottage entre villes moyennes, connexion directe entre métropoles sans passer par Paris avec une cible spécifique, le Grand Ouest. Dit autrement, il s'agit de capitaliser sur les bordures de la LGV Paris - Bordeaux qui, si elle a permis le développement grande vitesse de la capitale girondine, n'a pas eu les effets escomptés sur les régions que la ligne traverse, souvent en aveugle. 

Cette vision a constitué un des axes stratégiques pour le cofondateur du projet, Alain GETRAUD, avec son partenaire Tony Bonifaci. Soutenu par les territoires, les acteurs publics (Collectivités, Caisse des Dépôts) et également les partenaires privés (CCI, etc.), Le Train Voyage a franchi un obstacle de taille très récemment en faisant l'acquisition auprès de Talgo d'une série de rames à grande vitesse. 

Cette nouvelle, reprise dans la presse quotidienne régionale ainsi que dans les titres nationaux (Les Echos - cf. illustration), conforte un peu plus le projet attendu par un réservoir non négligeable de voyageurs de tout ordre (business, pendulaire, loisir...). 

Ainsi, si les champions européens du rail cités plus tôt viennent timidement sur le terrain d'une SNCF toute-puissante dans la grande vitesse longue distance, l'exploitant ferroviaire a créé ses propres monstres à force d'abandonner tout un pan de l'aménagement du territoire auquel il aurait du contribuer.

Les entrepreneurs évoqués ici s'engagent dans des angles morts géogrpahiques (& marché) et prennent le pari qu'une France "radiale" peut émerger, sans passer par les grands axes. Quant aux élus, ils sont tout heureux de voir des partenaires privés investir en faveur de l'attractivité de leurs territoires dans un contexte d'attrition des finances publiques.

Ce pari rappelle les vertus de l'économie de marché : liberté et concurrence. Légitimées ici par les dimensions éthique et politique de ces projets, loin de la vision hystérique d'une spéculation inconsidérée caricaturée par certains, et mobilisée ici au service du bien commun.